Le château est situé dans le village (commune) de LAGARDERE, canton de Valence sur Baïse, arrondissement de Condom, département du Gers dans la région Occitanie et domine, à 201m d’altitude, la vallée de l’Osse. Il est proche de la ligne de crête qui sépare la vallée de l’Osse de celle de la Baïse.
Pour l’atteindre à partir de Condom, il y a deux possibilités :
Les aéroports les plus proches sont ceux de Toulouse-Blaignac, Bordeaux-Mérignac, Agen, Tarbes-Lourdes, et Pau. Deux autoroutes desservent cette région: au nord, celle de Bordeaux à Toulouse, au sud, celle de Bayonne à Toulouse. Le train rapide TGV d’Agen est à 50 kms.
le village, vit de polyculture, céréales, vignes, et élevage. Il est tout proche des châteaux de Mansencôme, de Busca-Maniban, et de Pardailhan. Il est à 15 km de Condom et 7 de Valence, il a une superficie de 495 ha. En 2015, il avait 76 habitants. Il semble correspondre à un ancien castelnau (village construit à proximité d’un château qui le protège).
Il est en pleine région viticole d’Armagnac. Il domine la région avec un panorama étendu vers le nord et l’ouest.
La fête patronale (St Laurent) se tient, chaque année, le 2° dimanche d’août. C’est une étape (ou le but) de randonnées dans les coteaux du Gers.
La commune s’est constituée sur un coteau orienté nord sud, entre deux ruisseaux : l’un, à l’ouest, (le Grésillon) la sépare de Roques ; l’autre, à l’est, la sépare des communes de Valence et de Beaucaire. Le sommet du coteau culmine au niveau du village à 205 m d’altitude.
On a trouvé des restes néolithiques, (pierres polies, hache) dans plusieurs endroits de la commune.
De l’époque gallo-romaine, date une lampe à huile en bronze (découverte par M.Pérès, maire, à Pébergé au milieu du XIX° siècle), en forme de canard, dont les parties palmées reposent sur un socle rectangulaire. Une partie de la commune actuelle devait dépendre de la grande villa gallo-romaine du Mian, lieu-dit de Valence, juste au nord de Pélerey : Sur le lieu appelé « au Glézia » (nom qui correspond souvent à des ruines gallo-romaines), on a découvert en 1976, et fouillé en 1984, une vaste salle de réception de plus de 100 mètres carrés orné d’une très belle mosaïque qui reposait sur un grand-hypocauste à conduits rayonnants. Le pavement est daté du V° siècle. Les murs voisins montrent que le domaine était habité après cette date, Sans doute au bas-moyen âge, ce lieu correspondant à la paroisse Saint-Pierre du Mian (aujourd’hui disparue) devint une nécropole. Cette paroisse fut donnée à l’abbaye cistercienne de Flaran qui y construisit une grange fortifiée (au lieu-dit la Grange, ruines importantes). Au sud, sur le plateau de Bellegarde on a découvert au XIX° siècle des débris d’armes et des pièces aux effigies d’empereurs romains. Il y aurait eu là un camp romain.
Le village a dû naître vers l’an mille. Les noms des patrons de la chapelle : St Laurent, St Martin (texte du XIII° siècle) correspondent à une période de célébrité de ces saints : avant le XII° siècle, mais sans doute nettement plus tôt.
La situation actuelle du château évoque une motte castrale, renforçant un éperon dominant les sources du Ribérot. Les données géographiques et les descriptions des chemins du début du XIX° (cadastre napoléonien) suggèrent que l’ensemble château (sans doute à l’origine en bois) et chapelle un peu en contre-bas, marquaient l’intersection entre la route ancienne de Vic à Condom, et celle d’Eauze à Auch, par Le Castéra. C’était bien avant la création de Valence (1274). La route nord-sud empruntant le chemin dit de Condom à Justian : du Prat de Justian, au chemin du Baqué, entre la Bourdette et Barouillet, Pélerey, sur la commune de Lagardère, croise la route est-ouest d’Eauze au Castéra par Courrensan, Roques et Bezolles, (autrefois empruntant le chemin actuel du Baqué).
Il y aurait eu là un Castelnau, regroupant autour du couple château-église établi lors de l’apparition des paroisses, un ensemble de hameaux dispersés.
L’église à été datée du XI°, peut-être du XII°. Elle était de style roman, à chevet plat, avec un chrisme très riche au dessus de la porte. Elle a été transformée en gothique (cassure de l’arc de la porte au XV°ou plus probablement au XVI° lors des guerres de religion, après les destructions des troupes de Montgoméry (1569).
Le nom de Lartigau, ferme au sud de la commune, indique un défrichement datant de la grande période d’essor démographique suivant de près l’an mille. Les noms de lieux-dits concernant des bois plus ou moins défrichés : Bouscau, Bos brac, Bos barrat, montrent que le territoire de la commune actuelle était largement couvert de bois, dans sa partie sud, et probablement sa partie est au contact des communautés avoisinantes (Justian, Bezolles, Pardaillan, Beaucaire).
Sous l’ancien régime, le village vit à l’ombre du château, dans un milieu difficile
Le seigneur disposait de droits féodaux : droit de taverne, agriers (prélèvement proportionnels aux productions agricoles,…) Les Maniban, au début du XVIII° siècle perçoivent le cens (fief) et les « lods et ventes » (prélèvement sur les transactions). Ils bénéficiaient de la dîme inféodée sur toute la seigneurie (prélèvement du dixième de certains produits sur certaines terres). Ils ont le monopole d’exploitation de la taverne : aucune autre personne que celle à qui il l’afferment ne peut tenir cabaret ou vendre du vin. Ils ont aussi à Lagardère le monopole d’exploitation d’une boucherie : seul leur fermier peut vendre de la chair. Ils possèdent noblement une tuilerie avec un bois pour son entretien. A Lagardère, contrairement à Mouchan et Ampeils, ils n’ont pas le droit de corvée. Ils possèdent le droit de haute, moyenne et basse justice et le droit d’élire les consuls et de recevoir leur serment. Ils ont le droit de chasse et de pêche qu’ils peuvent prohiber.
Le seigneur devait protéger les habitants : lutter contre les brigands, donner refuge éventuellement dans le château.. Ce fut sans doute le cas lors des guerres du moyen-âge, mais aussi au XVII°.Thomas de Maniban, qui s’intitule baron de Lagardère, joue les médiateurs dans des conflits opposant la communauté de Lannepax à celle de Lagardère en 1638. Les émeutes fiscales autour de Marciac expliquent l’envoi de troupes qu’il faut héberger. Chaque communauté doit y contribuer : Lagardère, trop pauvre ne fournit pas sa quote-part, Lannepax, en représailles lui dérobe un troupeau de boeufs… Il remerciera ensuite son seigneur Thomas de l’avoir aidé dans cette passe difficile…
Le châtelain a sans doute résidé à Lagardère de 1578 (arrivée des Lavardac) à 1630 (achat par les Maniban). Durant le moyen âge, on n’a aucun renseignement sur la gestion du château. Il est possible, comme dans d’autres châteaux possédés par des abbés ou évêques, qu’un capitaine et une petite troupe y ait résidé sous l’autorité du seigneur ecclésiastique. Au temps des Maniban, il s’est agi essentiellement (comme pour les autres domaines des Maniban) de mise en location (en « afferme ») pour des baux de trois, six ans, ou plus, à des seigneurs, bourgeois, ou riches paysans. François Cuigneau, qui résidait à « La Bordeneuve », actuellement Le Mulé, (et semble, lui ou sa famille, avoir fondé cette nouvelle maison à partir de Gicot), a eu en bail le château, avec sa métairie de La Bourdette et les droits féodaux correspondants. Certains indices laissent à penser qu’avant l’achat par les Maniban, d’autres métairies que La Bourdette dépendaient du château (Pédané, Pébergé ?)
il semble que la communauté (future commune) de Lagardère ait toujours été constituée d’un ensemble de hameaux dispersés, sans regroupement autour de l’église ou du château. Depuis qu’on les connaît plus précisément (terrier de 1668), la plupart n’ont changé ni de nom, ni de situation. Quelques uns ont disparu : Le Mez et Vidau-Déauze au XVIII°, Jouicot, Mondet, Rembès au XX°, récemment Béton. Lian a été crée au premier tiers du XIX°. Les hameaux regroupaient un ensemble de paysans, très petits propriétaires, autour d’une métairie, travaillant des terres qui appartenaient au seigneur (métairies de La Bourdette, de Padané, de Pébergé), où à des « bourgeois de la ville ». Au XIX° certains ont été transformés en « maisons de maître des principaux propriétaires : Le Mulé (famille Délas), Le Hillet (famille Dupin), Pébergé et Pélerey (famille Pérès). Les autres sont restées des centres d’exploitation agricole, mais avec un seul propriétaire (La Bourdette, Padané, Lartigau, Le Belon, Les Téoules, Le Bouscau), ou ont été loués (sans les terres) à des artisans ou travailleurs urbains.
On a quelques données de la fin de l’ancien régime, grâce à une expertise réalisée en préparation du cadastre napoléonien.
La population est constituée d’agriculteurs modestes, mais une majorité de petits propriétaires : Dans les toutes premières années du XIX° sur les soixante maisons, il n’y a que deux métairies : la Bourdette, dépendant du château, et Pélerey, dépendant de Pébergé. Aucune maison n’est affermée. Lian n’existait pas encore.
Quarante sept des soixante maisons n’ont qu’une porte et une fenêtre, selon le relevé fiscal. Une seule a une porte cochère ou charretière ; la dernière, avant la mairie en allant vers le château ( de M.Dauban). Plus tard c’était la poste. Mais dès 1810 elle avait cinq fenêtres. Seule la maison du sieur Pérès, futur maire, à Pébergé, au nord du village, sur la route de Massencome, était plus grande avec six fenêtres.
Les productions consistent en blés froment, seigle, avoine, maïs, petit épeautre, lin, vins rouges et vins blancs. Les principales sont le froment l’avoine et les vins blancs. Le seul genre d’industrie des habitants est l’agriculture. Elle est dispendieuse dans cette commune, la plus mauvaise peut-être du canton de Valence, à cause de la légèreté des terrains que la moindre pluie entraîne. Il ne s’y fait point d’élever en chevaux, ou mulets : la petite quantité de prés et leur mauvaise qualité permet à peine de renouveler en partie le bétail à grosse cornes.
Les terres labourables sont en général boulbènes (terres légères acides formées de sables fins et d’argile). La culture de toutes ces terres est difficile si le temps n’est pas favorable. Dans la sécheresse la terre devient très dure, compacte, offrant beaucoup de résistance, et dans les temps humides, elle forme une pâte. Un seul homme conduit la charrue attachée à deux bœufs ou vaches.On donne cinq labours à la terre, y compris celui des semences.
En général les vignes (…) sont plantées sur une terre de boulbènes mêlée d’argile, nommée par les habitants « terro bouchec ». Les vins rouges qu’elles produisent ne montent pas au quart de la récolte générale et ils se consomment presque tous dans la commune. Ils sont potables la 1ère année et peuvent être conservés pendant 4 ou 5 ans. Les vins blancs ne sont bons que pour faire de l’eau de vie. On les brûle peu de temps après les vendanges et l’eau de vie est vendue aux différents négociants de Bordeaux et de Mont de Marsan.
En général, les prés sont de très mauvaise nature. Ils sont situés dans les 2 vallons formés par le coteau que forme le territoire de la commune. Les petits ruisseaux qui y coulent sont extrêmement froids et ne favorisent point la germination. Quelquefois les près se trouvent sur de plateaux où ils ne peuvent être arrosés que par la pluie.
A ces difficultés s’ajoute la crainte des brigands. La tradition (Jacques Estinguoy) rapporte qu’il y avait un brigand espagnol, installé près du carrefour , de la route de Vic à Valence avec celle de Roques à Castéra Verduzan point culminant de la région, proche d’un relais de poste « (l’ »hôtellerie » de Bezolles). Il arrêtait les voyageurs, les tuait, buvait même leur sang disait-on, et jetait leurs cadavres dans les bois voisins. Les gendarmes ne sont pas parvenus à l’arrêter. Seul, le premier maire du village, François Délas parvint à le tuer avec un fusil. François Délas a été maire de 1790 à 1815. C’est sans doute depuis cette époque que le carrefour a été appelé « l’Espagnol ».
On dispose alors de deux documents précis : le cadastre de 1816, et le compte rendu des délibérations du conseil municipal de 1813 à 1853.
La répartition des terres est relativement homogène. Il y quelques notables et surtout de très petits propriétaires : Dans les trois premiers quarts du XIX°, sur les cinquante propriétaires de maisons, seuls 6 ont plus de 20 hectares : Joseph Athanase Pérès, dont on a vu la belle maison (Pébergé), aura jusqu’à 61 ha, Edouard Dupin de La Forcade (au Hillet), un peu plus de 55, Jean Baptiste Délas (au Mulé), acheteur du château en 1791, lors de la succession Maniban (il le revendra en 1845 à Edouard Dupin), 52 ha. Les deux premiers seront maires, le troisième est frère du premier maire. La moyenne des autres propriétés est inférieure à 5 ha La population de la commune s’élevait à 206 habitants en 1803. Dans le cœur du village actuel (petit Jouan) il y avait 13 familles. Les hameaux qui sont maintenant réduits à une ou deux maisons, étaient relativement peuplés : 7 familles à Gourragne, 4 à Samaret, au nord, 3 à Béton, maintenant disparu.
Seul le Mulé ne comprenait qu’une famille, mais il devait être de fondation assez récente, car on l’appelle alors « la Bordeneuve ». Les noms de lieu sont plus ou moins évocateurs : Cazaou, Cazalot, fait allusion aux jardins Cazaou correspond au secteur de la fontaine des Jardins, à l’est de la commune ; Petit Jouan, est le nom du secteur du village, correspondant sans doute au nom d’un propriétaire fondateur ; Bergé , et Pébergé, correspondent à un verger, ou vigne de hautain ; la Tour, camp de la salle, correspondent au secteur du château ; dauant la porto un peu avant le village, à gauche quand on vient du sud, fait peut-être allusion à une ancienne porte de ville, comme on voit pas très loin, à Marambat… Guillayrès fait sans doute allusion à un habitant facétieux, qui aimait jouer des tours…
Les réunions se faisaient d’abord dans la petite salle appuyée sur le mur nord de la chapelle. C’est dans cette même « chambre », selon un instituteur qui écrit vers 1900, que se tenait l’école. Mais il est peu probable qu’une communauté aussi modeste ait disposé d’un local d’enseignement, et même d’enseignement tout court à cette époque… Sous Louis-Philippe, les lois sur l’enseignement primaire (1833) conduisirent à créer une école sur une propriété du sieur Joseph Déauze, dans le village (c’est probablement la maison de Patrick Dubos). En 1838 fut construit un bâtiment mairie-école, à mi-chemin entre le village actuel et le château au lieudit « campanéro ». De 1850 à 1854, l’activité scolaire a été supprimée, faute d’un nombre suffisant d’enfants.
Les élèves fréquentaient alors les écoles voisines (Roques, Pardaillan, Bezolles). En 1877 une maison a été achetée au sieur Lamazouade, en bordure ouest du village sur le lieu-dit Beyo, pour remplacer l’ancienne mairie délabrée. La mairie siégea à l’étage. L’école était au rez-de-chaussée. Elle a été rénovée en 1895. En 1936 a été ajouté le préau qui longe tout le bâtiment à l’ouest. C’est la mairie actuelle. Les délibérations du conseil municipal dont on a les compte rendus montrent trois préoccupations principales : les voies de communication, l’église, et les communes voisines.
Elle diminue régulièrement comme dans les autres villages de la région. Lagardère a vu sa population diminuer depuis le milieu du XIX° siècle : entre 200 et 300 habitants (au maximum 262), entre 1800 et 1850 ; entre 100 et 200 de 1850 à 1900 ; et moins de 100 à partir de 1920. Elle se renouvelle. Les familles de notables (Dupin, Pérès, Délas, Déauze) disparaissent au début du XX° siècle. Comme dans le reste du Gers, vers le milieu du siècle (après les premières guerres carlistes, ou par intérêt économique ?) il apparaît une communauté espagnole, 3 familles essentiellement de terrassiers) au moins 12 personnes, sur une population de 126 recensés. En 1931, sur 105 résidents, un quart seulement est né à Lagardère, la plupart vient des régions voisines (d’Eauze à Condom et Vic). On retrouve les familles d’origine espagnole. Plus récemment, quelques propriétaires sont d’origine parisienne, alsacienne, anglaise, suisse.
Les données les plus anciennes datent du XVII° siècle. Sur le terrier de 1668, on retrouve la plupart des hameaux actuels, avec 5 propriétaires à Gouragne, 4 à Samaret, 5 à Pélerey, 2 à Béton, 2 à Jicot (écrit aussi jouanicot), dont Jean Cuigneau maître chirurgien (déjà cité), 2 à Belon, 6 aux Téoulères, 7 au Bouscau, 1 au Hillet, 4 à Guillayres, 1 à Pébergé, 1 à Vidau Déauze (un peu à l’ouest du Hillet), 14 à Petit Jouan. La Bourdette, Barouillet, Pédané, Lartigau, Moundet ne sont pas cités, mais il s’agit d’un document destiné aux impôts, en particulier le calcul de la taille : les dépendances nobles du château peuvent ne pas être citées pour cette raison. Un autre hameau comprend deux propriétaires : Le Mez, ou le Mong ( ?). S’agit-il de Moundet ? Il n’est pas mentionné de lieu appelé « le village » (appellation qui remplacera plus tard celle de « Petit Jouan »).
On a plus de précisions depuis l’établissement du cadastre napoléonien (1816). On observe au début du second empire une période de prospérité des campagnes, avec la construction maisons nouvelles. Bernard Déauze, forgeron de talent, qui vivait dans la maison située en face de l’entrée de la salle des fêtes, achète à la commune le « padouen » ou friche communale située au lieu dit Tambouret. Il y construit en 1855 la belle maison que l’on voit au nord de la salle des fêtes, (de M.Bruchaut) et une forge un peu à l’ouest. C’est aussi à cette époque, ou un peu plus tard que le Dr Pérès et son épouse, d’une famille aristocratique gasconne font construire la grande maison de Pélerey. C’est un peu avant, vers 1830, qu’un habitant de Gourragne fait construire le ferme du Lian, au lieu dit Templous, qui, sans doute remaniée deviendra métairie dépendant des Pérès. C’est sans doute dans la première moitié du XIX° siècle que la maison du Hillet, au départ, simple maison de tuilier, est transformé en demeure de maîtres par les Dupin de La Forcade. Vers le milieu du siècle, probablement, sont rénovées Padané, Guillayrès, Barouillet. Pébergé et Le Mulé sont peu modifiés depuis la fin du XVIII°.
La diminution de la population explique le remaniement de nombreux hameaux, qui se réduisent à une ferme, souvent restaurée et agrandie à cette époque. Certains disparaissent : Moundet (proche de Guillayrès), Rembes (entre Barouillet et Padané), à l’extinction des familles propriétaires ; Jouicot (au nord du Mulé), Béton dont les dernières traces ont disparu récemment. Mais dès le tout début du XIX° et sans doute avant, le château n’est plus considéré comme édifice habitable et est qualifié de « masure » sur le cadastre de 1816, c’est-à-dire local inhabitable au regard du fisc.
Vers 1830, à Lartigau, le sieur Bajolle achète au propriétaire Laverny une parcelle de terrain où s’écoulaient des sources que la tradition disait bénéfiques.Il fait analyser l’eau dont la composition se révèle voisine de ce celles des thermes de Castéra-Verduzan et de la Maska, ferrugineuses et sulfureuses. Poussé par le Dr Capuron, expert de l’époque, il bâtit des thermes, creuse dans le roc quatre citernes, construit des cabines de bains et quatre à cinq chambres pour les curistes. Lagardère est devenue station thermale et le restera jusqu’à la fin du siècle. (voir à Lartigau:las Houns)
« Les Bains » sont devenus « las Houns ». La fontaine de Noaille ou des curés, au nord ouest du village, a été rénovée en… En 1904, l’autre fontaine importante : la Ramée, à la limite de Beaucaire, a été aménagée en lavoir.
Dans le village, au XIX°, il y a eu deux forges, l’une avec Vignaux et son fils, l’autre avec Laurent Déauze et son fils Bernard.
Ce dernier fera construire une nouvelle forge au cours du second Empire. En 1901, il y a encore un maçon (futur maire) un limonadier, un tailleur, et l’instituteur), un tailleur, plusieurs médecins : Ferdinand Pérès, puis Célestin Lauzit, qui seront maires l’un et l’autre. Il y eut un bureau de poste de 1937 à 1970, et l’on voyait encore récemment sur une façade, l’enseigne à demi effacée du « café de l’union ». Actuellement il n’y a plus de commerce dans le village, et les enfants vont à l’école de Roques.
La commune de Lagardère est entrée dans la communauté de communes la Ténarèze de centrée par Condom, chef lieu d’arrondissement du Gers.