Jean-Luc Lagardère, de son vrai nom Jean Lucien Lagardère, né le 10 février 1928 à Aubiet dans le Gers et mort le 14 mars 2003 à Paris, 15ème, est un chef d’entreprise industriel et patron de presse français
Son fils unique, Arnaud Lagardère, a pris sa succession à la tête du groupe qu’il dirigeait.
Débuts
Jean-Luc Lagardère part à Paris à l’âge de douze ans pour suivre son père, fonctionnaire, nommé à la direction financière de l’Onera. Il intègre Supélec (école supérieure d’électricité) le 8 novembre 1949 et en ressort diplômé en 1951. Il commence sa carrière au début de 1952 chez Dassault-Aviation, responsable d’un département d’électronique.
Matra
En 1962, c’est en accord avec l’actionnaire principal Sylvain Floirat (qui l’intronisera aussi à Europe 1) que Marcel Chassagny confie les rênes de Matra à Jean-Luc Lagardère le 2 janvier 1963. Matra est à l’époque une société électronique modeste. Elle travaille principalement dans les domaines militaire et spatial depuis 1961.
Avec lui la société se diversifie dans de nouveaux domaines : les automatismes, les télécommunications, l’informatique, la recherche offshore, les transports urbains et surtout l’automobile.
En 1977, il devient PDG de Matra. De nombreux succès assurent la croissance des filiales majeures, Matra Défense, Matra Espace, Matra Communication, Matra Électronique, Matra Sport et Matra Transport.
Après l’arrivée de la gauche au pouvoir, la société Matra sera nationalisée à 51 % en septembre 1981, Jean-Luc Lagardère en restera le PDG, au terme de négociations habiles. Avec l’arrivée de Jacques Chirac à Matignon en mars 1986 se dessine sa privatisation. Le krach de Wall Street du 19 octobre 1987 a lieu trois jours après le lancement de l’opération initiale de privatisation et il oblige le gouvernement à la suspendre. Le 27 janvier 1988, l’offre publique de vente sera terminée à un prix bas.
En 1992, lors de la vente des Mirages de Taïwan par un groupement réunissant Thomson-CSF, Snecma, Dassault Aviation et Matra, ce dernier réussit lors des négociations à tripler sa part dans le contrat, au détriment de ses partenaires.
En 1996, le gouvernement français souhaite privatiser Thomson dans une « logique européenne ». Candidat, Matra va alors nouer des annonces avec le britannique General Electric Company et l’allemand DASA. Auparavant, Matra et British Aerospace avaient mis en commun leur activité missile tactique avec la création de Matra BAe Dynamics (qui est à l’origine de MBDA. Bien que Thomson soit repris par Alcatel, c’est Jean-Luc Lagardère qui sera à l’origine de la consolidation des industries de la Défense. En effet, en 1999 Matra fusionne avec l’Aérospatiale lors de sa privatisation, avec Jean-Luc Lagardère à sa tête. Un an plus tard, Aerospatiale Matra formera avec l’allemand DASA et l’espagnol CASA le groupe EADS5.
Hachette
Jean-Luc Lagardère ne parvient pas à prendre le contrôle de TF1 lors de sa privatisation en avril 1987, l’offre du concurrent, le groupe Bouygues, ayant été choisie. Pour prendre place dans le monde de la télévision, via Hachette qu’il contrôle, il entre en mars 1990 au capital de La Cinq initialement détenue par Robert HersantSilvio Berlusconi etJérome Seydoux. Il en prendra le contrôle total et l’opération se terminera par la liquidation de la chaîne, qui engloutit tous les fonds propres du groupe.
Jean-Luc Lagardère y voit son « plus grave échec ». La facture totale pour Hachette approche les 6 à 7 milliards. Il est convaincu que la bonne solution pour éviter la faillite et le dépeçage de Hachette passe par la fusion de Matra et de Hachette. Il parviendra à ses fins, Matra-Hachette qui deviendra plus tard Lagardère SCA est créé. Pour bénéficier d’une réduction d’impôt considérable sur ses bénéfices futurs, c’est Hachette qui absorbe juridiquement Matra. Grâce au statut de société en commandite par actions, Jean-Luc Lagardère conserve le contrôle de la gestion avec quelque 10 à 13 % des actions. Mais, comme associé gérant à titre personnel, il est responsable du passif sur ses biens propres. Son fils unique Arnaud est désigné comme son successeur.
Sport
Jean-Luc Lagardère est passionné par le sport et par la compétition. Il sponsorise l’équipe de football du Racing Club de Paris. Il fera de Matra un constructeur automobile intervenant dans les voitures de sport (Djet, Aerodjet), en partenariat avec (530, Bagheera, Murena, etc.) Simca et la compétition automobile au plus haut niveau de 1965 à 1974 (champion du monde de F1 en 1969 et trois fois victorieux des 24 Heures du Mans).
Passionné aussi par les courses hippiques, il avait repris un haras à Pont-d’Ouilly et une écurie de courses célèbre avec près de 220 chevaux et juments de course, celle des Dupré (casaque grise, toque rose). Depuis 2003, le prix Jean-Luc Lagardère lui rend hommage. Ses effectifs ont depuis été acquis par Karim Aga Khan IV.
Vie privée
Jean-Luc Lagardère épouse Corinne Levasseur en 1958. Ensemble ils auront un fils, Arnaud, né en mars 1961. C’est elle qui l’initie et l’incite à entrer dans le milieu des courses et de l’élevage des purs-sangs. Le couple divorce en 1975.
En 1978, il fait la connaissance de Elisabeth Pimenta Lucas, mannequin chez Ungaro, surnommée Bethy. Elle est issue d’une famille de propriétaires terriens de l’Etat de Minas Gerais au Brésil. Ils se marient le 30 août 1993 après quinze ans de vie commune.
Disparition
Le 27 février 2003, il est opéré de la hanche à la clinique du Sport à Paris. Huit jours après, il dîne avec sa femme Bethy et des amis, le couturier Emanuel Ungaro et Marie-Laure de Villepin, l’épouse de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères. Le lendemain, il est retrouvé dans le coma par sa femme, sur le sol de sa chambre à coucher. Après quelques jours en réanimation, il meurt à l’hôpital Lariboisière à Paris. Le diagnostic annoncé par le chef de service, le Pr Didier Payen, est une encéphalomyélite aiguë auto-immune, un cas rarissime.
Pour Jean-Louis Gergorin, la mafia a assassiné le patron de Matra en empoisonnant son sang, une technique souvent utilisée, selon lui, par les services secrets russes, qui ont coutume d’introduire un staphylocoque dans le sang. Jean-Louis Gergorin va alors écrire des lettres anonymes mettant en cause les anciens dirigeants de Thomson.
Jean-Luc Lagardère est inhumé au cimetière d’Ouilly-le-Basset près de son haras.
« Une pirouette du destin vint précipiter soudainement le passage de témoin. Une sortie de scène bien dans la manière du plus impétueux et du plus inattendu des bâtisseurs d’empire que la France ait connus depuis un demi-siècle. »
(Escande et Poussièlgue)
l’association Lagardère n’a aucun lien ni administratif ni financier avec le « groupe Lagardère » fondé par Jean-Luc Lagardère.
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