M. et Mme LAGARDÈRE, Artistes dramatiques
commentaires de quelques critiques dramatiques
En 1822
« Lagardère, né vers 1780, a commencé à jouer au Théâtre-Français, en 1805 par le rôlr de Xipharès, dans Mithridate de Racine. Xipharès est un des fils du roi du Pont.
Avant d’obtenir son premier ordre de début, il était déjà connu dans la capitale et avait joué sur plusieurs des petits théâtres qui alors se rencontraient à chaque pas dans Paris
Rien n’annonce en lui le héros tragique ; sa stature est au – dessous de la médiocre, et lors de son apparition sur la scène française, on lui avait donné le surnom assez ridicule de Jockey tragique ; puis ensuite de petit Talma, parce qu’on prétendait que son jeu n’était souvent qu’un composé de réminiscences et en particulier du jeu deTalma
Dans ses premiers débuts, Lagardère n’obtint que peu de succès ; quelques-uns mêmes des rôles qu’il joua, lui attirèrent des désagréments qui s’adressaient plus à son physique qu’à son jeu ; car, malgré ses défauts, on ne peut lui refuser de la chaleur et de l’intelligence. Forcé par les années de changer d’emploi, il abandonna les jeunes premiers pour les premiers rôles, et se montra dans Œdipe ( le 9 mai). De nouveaux motifs s’opposèrent & ce qu’il traitât arec la Comédie Française, bien qu’il n’eût pas eu à se plaindre du public ».
1810-Journal de Lyon
« La reprise de l’Œdipe de Voltaire avait attiré la foule au Grand-Théâtre dimanche dernier. Lagardère remplissait le rôle d’Œdipe, dans lequel Talma est si profondément tragique ;
Il faut rendre justice à Lagardère, il s’est surpassé dans cette représentation
…Lagardère a joué Cinna de Corneille, le surlendemain, et malgré quelques inégalités qui s’excusent aisément dans un rôle regardé à juste titre comme l’un des plus redoutables de l’emploi, il s’en est acquitté fort honorablement pour lui, et aux applaudissements fréquents du public. »
1824-Théâtre Français
« ..Mme Lagardère, est une fleur éclose à l’air libre, parée des couleurs et de la fraicheur du matin. Je ne crois pas avoir vu jamais des yeux plus noirs et plus beau ; des dents plus blanches et plus belles ; un corsage de jeune princesse plus fait pour donner de l’amour aux princes et aux rois. Ses traits sont plus français que grecs, mais on nous en montre tous les jours qui ne sont ni grecs ni français ; la beauté, de quelque part qu’elle nous arrive a droit à nos hommages ; je dirais jusqu’à notre reconnaissance….
Il est impossible de ne pas conserver, d’une figure comme celle de Mme Lagardère, des souvenirs doux et durables. »
1825-Théâtre des arts
M. et Mme Lagardère, premiers rôles tragiques, dans Adélaïde Du Guesclin. (Drame historique de Voltaire)
« …Lagardère, sans être grand, n’est point d’une petite taille.. Mme Lagardère, dont la physionomie est fort agréable… »
1827-L’Aristarque des spectacles, (Bruxelles)
Au Grand-Théâtre, Pierre de Portugal, de Lucien Arnault, avec M. et Mme Lagardère
« Nous devons regretter que M. et Mme Lagardère, peu encouragés par le directeur, n’aient pas prolongé leur séjour dans notre ville…Le théâtre de Bruxelles devrait accueillir avec bienveillance les artistes étrangers. »
Qu’est devenu ensuite ce couple d’acteurs ? D’où venait-il ?
Tout renseignement supplémentaire à ce sujet serait le bienvenu.
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